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Le lac de Grand-Lieu, un territoire à chauves-souris !

Emblématiques de l’automne et d’Halloween, c’est plutôt durant les nuits d’été que ces mammifères sont nombreux à survoler le lac de Grand-Lieu : les chauves-souris ! Découvrons ces animaux discrets et mystérieux qui ont tant de secrets à nous révéler !

Les chauves-souris : des mammifères volants et insectivores

Il existe environ 1400 espèces de chauves-souris connues dans le monde, dont 35 en France. Ce mammifère fait partie de l’ordre des Chiroptères, qui signifie littéralement « mains ailées ». En effet, les ailes de la chauves-souris sont des mains aux doigts très allongés (à l’exception du pouce) entourés d’une peau souple et fine qui permet à l’animal de voler. Au repos, la chauve-souris peut également s’envelopper dans son aile, telle une cape dont elle se sert pour se protéger.

D'où vient le nom "chauves-souris" ?
© La Maison du Lac de Grand-Lieu

Les Chiroptères représentent 20% des Mammifères dans le monde : c’est le groupe le plus important après les rongeurs ! La taille des chauves-souris est très variable : la plus petite pèse 2 g tandis que la plus grande peut faire jusqu’à 1,5 kg pour une envergure de 170 cm !

20 espèces de chauves-souris ont été identifiées sur le lac de Grand-Lieu, c’est un site de chasse très prisé par ces mammifères volants. Les espèces européennes sont généralement insectivores. Ainsi, une chauve-souris peut manger jusqu’à 3000 insectes par nuit, ce qui correspond à près de la moitié de son poids !

Écholocalisation : les yeux et oreilles des chauves-souris !

Pour se déplacer la nuit, les chauves-souris utilisent l’écholocalisation. Leur larynx produit des ultrasons émis par la bouche ou le nez et dirigés vers l’avant : l’écho reçu en retour est ensuite analysé, par l’intermédiaire d’oreilles plus ou moins développées.

Article chauves-souris schéma écholocalisation
© Wikicommons
Les chauves-souris s'accrochent-elles dans les cheveux ?
© La Maison du Lac de Grand-Lieu

Les sons émis renseignent sur les caractéristiques des objets environnants (distance, forme, consistance, taille, vitesse…) et permettent à l’animal de se faire une sorte d’image mentale de l’environnement.

Les chauves-souris émettent une multitude d’autres sons ou « cris sociaux ». Ces derniers servent à échanger des informations au sein d’une même espèce : cris de contact, chants nuptiaux, cris d’alerte etc. Ils permettent également de différencier les espèces entre elles.

Vis ma vie de chauve-souris à Grand-Lieu !

Si les chauves-souris ne sont pas des espèces inféodées aux milieux humides, le lac de Grand-Lieu représente néanmoins un territoire de chasse parfait pour ces petits mammifères insectivores ! Ils sont présents de mars à octobre, pendant la période de présence des insectes.

Une année de chauves-souris
© La Maison du Lac de Grand-Lieu
  • À partir d’octobre, les mâles et les femelles se regroupent pour s’accoupler, mais les femelles ne déclenchent le développement de l’embryon qu’au printemps seulement ! Les chauves-souris sédentaires peuvent parcourir jusqu’à 300 km pour rencontrer d’autres congénères et éviter la consanguinité : le record observé est un rassemblement de 6000 individus !
  • Puis, lorsque les températures baissent, les chauves-souris partent à la recherche d’abris où passer l’hiver, tels que des grottes, des caves, des fissures ou des cavités d’arbres.
  • Au printemps, les femelles en gestation choisissent des abris sombres et au calme – ponts, arbres creux, combles etc. – tandis que les mâles vivent généralement en solitaire. Les femelles se regroupent ensuite pour mettre bas et élever leur petit, le seul de l’année. C’est au milieu de l‘été que les jeunes commencent à voler et deviennent autonomes.

Quelles chauves-souris à Grand-Lieu ?

Des « inventaires chiroptères », menés sur le lac de Grand-Lieu par la Société Nationale de Protection de la Nature (SNPN) en 2019 et 2020, ont permis d’identifier toutes les espèces régulières de Loire-Atlantique ; une espèce rare, la Pipistrelle pygmée ; et une espèce occasionnelle, la Grande Noctule. La Pipistrelle pygmée se retrouve toujours à proximité de l’eau, elle fréquente les zones boisées à proximité du lac.

Pipistrelle pygmée
Pipistrelle pygmée : la plus petite chauve-souris d’Europe, avec une envergure de 19 à 23 cm © Wikicommons
Grande noctule
Grande Noctule : la plus grande chauve-souris d’Europe, avec une envergure de 41 à 46 cm © Wikicommons

Zoom sur deux espèces de chauves-souris qui fréquentent le lac de Grand-Lieu :

Le Grand Rhinolophe

Grand Rhinolophe
Grand Rhinolophe © La Maison du Lac de Grand-Lieu

C’est l’une des espèces observées depuis plusieurs années au Pavillon de La Maison du Lac de Grand-Lieu. Sédentaire, Le Grand Rhinolophe gîte dans des cavités très humides, avec une préférence pour les carrières, les caves ou les grottes.

Durant le printemps et l’été, il est très actif en début de nuit et au petit matin, avant de retourner au gîte. Il chasse généralement à l’affût dans la végétation dense, mais peut aussi poursuivre des papillons de nuit en vol.

Le Grand Rhinolophe possède une longue durée de vie : nombreux sont les individus de plus de 15 ans et le doyen des individus étudiés a atteint l’âge de 30,5 ans !

La Pipistrelle de Nathusius

Pipistrelle de Nathusius
Pipistrelle de Nathusius : la plus grande des pipistrelles avec une envergure de 22 à 25 cm © Wikicommons

C’est l’une des espèces les plus actives sur le lac de Grand-Lieu, notamment au printemps sur l’eau libre et les herbiers, probablement pour se nourrir des chironomes fraichement émergés dans ces zones du lac.

Contrairement au Grand Rhinolophe, la Pipistrelle de Nathusius est une espèce migratrice. Elle détient le record de la plus grande migration avec 1905 km parcourus !

Elle séjourne au Nord-Est de l’Europe au printemps pour donner naissance à ses petits et part hiberner jusqu’au Sud-Ouest de l’Europe afin d’éviter le gel.

Les chauves-souris, des espèces en déclin

Noctule commune
Noctule commune © Wikicommons

Un suivi des chauves-souris mené entre 2006 et 2019 sur près de 7 000 sites en France montre le déclin des populations de 6 espèces communes. Trois d’entre elles sont dans un état critique :

  • la Sérotine commune (-30% des effectifs),
  • la Pipistrelle de Nathusius (-46 % des effectifs),
  • la Noctule commune (-88% des effectifs).

 

Ces deux dernières étant des espèces migratrices, elles volent plus haut que les autres espèces et entrent en collision avec les pales d’éoliennes.

Le déclin des chauves-souris s’explique également par la diminution des ressources en insectes liées à la pollution lumineuse, aux pesticides, aux collisions routières et la disparition des habitats. Le réchauffement climatique devrait aussi accentuer le déclin de certaines populations, en particulier celles qui sont sensibles aux fortes températures.  

Article chauves-souris dessin humour © Salamandre - Yann Le Bris
© Salamandre - Yann Le Bris

Références

  • Arthur L. & Lemaire M. (2009) Les Chauves-souris de France, Belgique, Luxembourg et Suisse. Biotope, Mèze (Collection Parthénope). MNHN, Paris, 544p.
  • Le Campion T. & Dubos T. (2017) Etude de la migration des chauves-souris en Bretagne – Rapport final – Groupe Mammalogique Breton.
  • Middleton N., Froud A. & French K. (2014) Social calls of the Bats of Britain and Ireland. Pelagic Publishing, Exeter, 176 p.
  • Pfalzer G. & Kusch J. (2003) Structure and variability of bat social calls: implications for specificity and individual recognition. Journal of Zoology, 261(1) : 21-33.
  • Reeber S. (2021) Les chiroptères du lac de Grand-Lieu. Rapport d’étude sur les chiroptères du lac de Grand-Lieu en 2019 et 2020 : inventaire, statut des espèces et utilisation des différents habitats du lac. SNPN, RNN lac de Grand-Lieu, 112 p.
  • Rivers N.M., Butlin R.K. & Altringham J.D. (2006) Automn swarming behaviour of Natterer’s bat in the United Kingdon: population size, catchment area and dispersal. Biological conservation, 127 : 215-226.
  • Russ J. (2022). Nathusius’s Pipistrelle Pipistrellus nathusii (Keyserling and Blasius, 1839). In: Hackländer K. & Zachos F.E. (eds) Handbook of the Mammals of Europe. Springer, Cham. https://doi.org/10.1007/978-3-319-65038-8_68-1
  • https://www.vigienature.fr/fr/chauves-souris

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