Sentier de La Maison du Lac de Grand-Lieu ©MDL
Le vendredi 3 mars dernier, c’était la Journée mondiale de la vie sauvage, qui célèbre le vivant dans toute sa diversité ! La vie sauvage semble parfois loin, exotique… au contraire, elle est partout, même à deux pas de chez vous ! Alors, suivez le guide !
Découvrir la nature qui nous entoure
Découvrir son environnement, c’est à la fois stimuler sa curiosité, vivre une expérience sensorielle… et s’armer de patience !
En ville ou en milieu rural, en appartement ou en maison, la nature s’observe partout. Les araignées, par exemple : de la Pholque phalangide (celle à longues pattes) bien visible dans nos maisons, aux Thomises (araignées crabes) qui préfèrent les jardins et champs, chaque espèce a son propre mode de vie et chacune a son importance au sein d’un écosystème. Ainsi, leur présence limite la propagation des moustiques dans la maison et attire des oiseaux insectivores dans les espaces naturels. C’est le principe même des maillons des chaînes alimentaires.
Pholque phalangide ©Flickr Thomise Napoleon ©Flickr
Vous voulez découvrir le vivant qui vous entoure ? Voici quelques étapes à suivre !
1. Ouvrez les yeux et observez l’endroit où vous vous trouvez
Définissez cet endroit en fonction de sa grande catégorie : suis-je plutôt face à une prairie, à un paysage bocager, en pleine forêt ? Est-ce que je note la présence de l’eau ? Celle de l’homme ?
Aidez-vous des différents éléments visibles, ils vous donnent des indices ! Vous observez des papillons ? Vous êtes peut-être au milieu d’une prairie fleurie qui attire de nombreux pollinisateurs. Vous apercevez de grands arbres à cavités ? Ce sont des lieux de vie qui abritent certains oiseaux comme la Huppe fasciée, ou des insectes saproxylophages – qui aiment le bois en décomposition – telle que la Rosalie des Alpes.
La présence de l’homme est également déterminante pour certaines espèces d’oiseaux : si les mésanges ou les rouges-gorges sont, comme le moineau domestique, habitués à l’homme, mieux vaut être très silencieux à l’approche du Martin pêcheur d’Europe !
Flambé ©Pixabay Huppe fasciée ©Pixabay Rosalie des Alpes ©Pixabay
2. Asseyez-vous, fermez les yeux et tendez l’oreille
Pendant 5 à 10 minutes (cela peut paraitre long, mais cela en vaut la peine ?), prenez le temps d’écouter ce qui se passe autour de vous, les yeux fermés. Tout proche mais aussi plus loin. Les animaux communiquent, se déplacent. Ce sont autant d’indices de présence que capte votre oreille.
Ouvrez les yeux et redécouvrez le paysage : vous voilà devant un écran de cinéma ! Installez-vous et contemplez le film de la nature : la couleur du ciel, la végétation, les bruissements d’ailes et chants d’oiseaux… Tant de personnages, d’éléments de décor, de lumière et de bandes-son à découvrir ! Vous prenez conscience du vivant : du plus petit brin d’herbe à vos pieds, à l’animal qui vient de passer au loin.
3. Vos meilleurs alliés : patience et matériel !
Les espèces végétales et animales partagent une caractéristique commune : elles vivent. Les observer nécessite donc une démarche d’exploration respectueuse. En tant que centre de sensibilisation à l’environnement, La Maison du Lac de Grand-Lieu encourage l’observation du vivant par le regard plutôt que par le prélèvement. Il est tentant de vouloir cueillir une fleur pour la ramener chez soi, mais n’est-elle pas encore plus belle vivante, dans son habitat naturel ?
Laisser la faune venir à soi peut demander beaucoup de patience mais l’expérience en sera d’autant plus forte : par exemple, attendre qu’un papillon ou une libellule se pose sur votre épaule, ne pas bouger sa main pour qu’un lézard s’en approche.
Un papillon se pose, le temps est suspendu ! ©MDL – Rudy Burbant
Trop petit, éloigné… le vivant ne se laisse pas toujours facilement observer ! Voici quelques objets qui pourront vous aider :
- La loupe vous aide à scruter les arbustes et les arbres depuis leurs racines jusqu’à leurs branches. Les mousses et lichens sont autant d’individus que nous avons tendance à oublier, ils nous donnent pourtant des renseignements essentiels en nous indiquant la présence de l’eau et en nous renseignant sur la qualité de l’air.
- La loupe de botaniste, au grossissement puissant, vous permet de comprendre en détail la diversité végétale qui vit tout autour de vous.
- Les jumelles vous permettent d’identifier l’individu posé au loin sur sa branche et qui chante à tue-tête pour délimiter son territoire.
Voyons cela de plus près… ©MDL – Rudy Burbant
Les observations du printemps sur le sentier de la Maison du Lac de Grand-Lieu
Le printemps arrive, accompagné de certaines espèces végétales et animales ! La Maison du Lac de Grand-Lieu est actuellement fermée mais, si vous vous baladez sur le sentier communal qui relie le centre d’accueil à la passerelle menant au Pavillon, voici quelques observations que vous pourrez faire.
La ficaire
C’est à vos pieds, en bordure de chemin, que vous la trouverez. La ficaire est la première renoncule à apparaître au printemps. Elle aime les endroits moyennement humides. Au début du mois de mars, elle colore les abords du sentier de ses pétales jaunes d’or, à l’ombre des rangées d’arbres.
Ficaire ©MDL
La cécidie
Si vous croisez un chêne, arrêtez-vous et regardez ses branches : à hauteur d’yeux, vous apercevrez peut-être une galle de chêne, appelée aussi « cécidie ». « Mais, le fruit du chêne, c’est le gland ! » Et vous avez raison ! Ces drôles de boules de bois ne sont pas des fruits, elles indiquent la présence d’insectes : les cynipidés. La femelle pond dans le chêne. Lorsque l’œuf éclot, l’arbre se protège en développant une galle autour de la larve, qui s’en nourrit lors de sa croissance. La petite perforation dans la galle indique l’endroit par lequel en est sorti l’insecte adulte.
Cécidie sur le sentier ©MDL
Le Pic épeiche
Ça tape et ça résonne au creux de votre oreille… C’est le Pic épeiche ! On parle alors de « tambourinage » : comme le chant, le tambourinage est une manifestation sonore qui permet au Pic épeiche de signaler son territoire ou attirer sa partenaire. Ce son est très fréquent à partir du mois de mars, au moment de la formation des couples et de la délimitation du territoire. Le Pic épeiche frappe 6 à 12 coups en moins d’une seconde !
Pic épeiche ©Pixabay
Une idée de lecture pour observer la nature
Observer la nature près de chez lui et en faire de superbes clichés photographiques, c’est l’approche choisie par Erwan Balança, photographe naturaliste installé tout près du lac de Grand-Lieu.
La Nature à 200m de chez moi ©Erwan Balança
Dans son ouvrage « La Nature à 200m de chez moi », vous trouverez des photographies d’une grande poésie ainsi que des conseils pour observer la nature et la photographier. Erwan Balança nous montre que la nature est à nos portes, il n’est pas nécessaire d’aller très loin pour s’émerveiller de sa beauté. Il suffit de prendre le temps de l’écouter et de la regarder ?