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Les oiseaux migrateurs à Grand-Lieu au printemps

Chaque année, on célèbre la Journée mondiale des oiseaux migrateurs les deuxièmes samedis de mai et octobre. Des dates qui ne doivent rien au hasard : les cycles migratoires des oiseaux entre les hémisphères nord et sud ont lieu au printemps et en automne. En 2024, on célèbre donc les oiseaux migrateurs les samedis 11 mai et 12 octobre. C’est l’occasion de faire un zoom sur 4 espèces migratrices qui reviennent nicher à Grand-Lieu au printemps !

Le Phragmite des joncs, un passereau migrateur

Phragmite des joncs posé sur une branche au lac de Grand-Lieu © Philippe Zen -ACROLA
Phragmite des joncs © Philippe Zen -ACROLA

Le Phragmite des joncs (Acrocephalus schoenobaenus, à vos souhaits 😊) est une espèce migratrice stricte, c’est-à-dire que l’ensemble de ses individus sont migrateurs. Il hiverne en Afrique de l’Ouest et revient à Grand-Lieu entre mars et août. Comme chez la plupart des passereaux de marais, chez le Phragmite des joncs, mâle et femelle se ressemblent.

Comme c’est le cas pour de nombreux oiseaux, les effectifs du Phragmite des joncs ont chuté. En effet, près de la moitié d’entre eux ont disparu à cause de la dégradation et de la disparition de leur habitat, les roselières. Haltes migratoires, les grandes zones humides littorales de la façade Atlantique sont indispensables à ce petit passereau et au maintien de sa population dans l’Ouest de l’Europe. La préservation de grandes surfaces de roselières inondées est également une priorité.

🍽️ Son alimentation – Le Phragmite des joncs se nourrit exclusivement d’insectes durant sa période de reproduction, notamment dans les cariçaies (étendues de carex ou laîches) et les roselières.

💙 Pourquoi le Phragmite des joncs aime t-il Grand-Lieu ? En France, ce petit passereau des marais fréquente les bords des cours d’eau et des plans d’eau. Il affectionne particulièrement les roselières de Grand-Lieu et leur végétation herbacée dense, dans laquelle il peut installer son nid.

✨ Le saviez-vous ? Le mâle Phragmite est un grand compositeur ! Il ne chante jamais deux fois la même phrase, ce qui donne à son chant un caractère complexe. C’est un critère de sélection pour les femelles, à la recherche d’un partenaire doté d’un large répertoire1.

Le Milan noir, un rapace migrateur

Milan noir posé sur une branche au lac de Grand-Lieu
Milan noir © M. Montoux

Comme son nom en latin l’indique, « Milvus migrans », le Milan noir est un oiseau migrateur. Après avoir passé l’hiver en Afrique sub-saharienne, il revient à Grand-Lieu à partir du mois de mars et jusqu’au mois de septembre. En vol, ce rapace s’identifie à la forme de sa queue en V. Ses ailes coudées et légèrement tombantes lui donnent une allure plus “plate” que les Buses et Busards. Lorsqu’elles sont déployées, le Milan noir peut atteindre plus d’1,50 mètres d’envergure !

🍽️ Son alimentation – Le Milan noir est nécrophage, c’est-à-dire qu’il peut se nourrir de cadavres, tels que ceux des poissons. Il affectionne également les déchets alimentaires et les petits mammifères, insectes et larves qu’il trouve aux abords du lac de Grand-Lieu.

💙 Pourquoi le Milan noir aime t-il Grand-Lieu ? Ce rapace fréquente les grandes vallées alluviales, comme celle de la Loire, les lacs ou les grands étangs, sous réserve que les arbres y soient suffisamment grands pour construire son nid. On le retrouve également dans les zones boisées aux abords du lac, notamment celles de peupliers ou de chênes. Ainsi, plus de 60 individus nichent à Grand Lieu chaque année à la belle saison !

✨ Le saviez-vous ? En Australie, les aborigènes le surnomment « faucon de feu » ! Lors de la saison sèche, en janvier-février, l’Australie est en proie à de nombreux feux. Le Milan noir en profite pour chasser les insectes et micromammifères qui sortent de leur cachette pour se sauver. Lorsque le feu prend fin, il va même jusqu’à récupérer une branche enflammée et la jette dans un milieu sec pour relancer le feu et s’ouvrir une nouvelle zone de chasse !

Le Héron pourpré, un ardéidé migrateur

Héron pourpré qui mange une grenouille au lac de Grand-Lieu
Héron pourpré © M. Montoux

Le Héron pourpré (Ardea purpurea) est un migrateur au long cours – il parcourt de longues distances – qui hiverne principalement en Afrique, au sud du Sahara. Il revient profiter des beaux jours à Grand-Lieu à partir du mois d’avril et jusqu’au mois d’août. Attention à ne pas le confondre avec son cousin, le Héron cendré (Ardea cinerea) ! Le Héron pourpré est plus petit, le gris de son plumage est plus sombre, et sa tête et son cou sont roux, noir et beige, lui donnant une allure très colorée.

Grand-Lieu abrite l’une des colonies les plus importantes de Héron pourpré (loin derrière celle du Héron cendré qui est 3 à 4 fois plus importante !). Après avoir fortement progressé au cours des dernières décennies, la population de ce migrateur à Grand-Lieu est actuellement en régression2. Ce déclin est directement lié à celui de son habitat, les roselières.

En période de reproduction, c’est le mâle qui choisit le site du nid et apporte les matériaux (roseaux, branchettes) à la femelle qui le construit, à environ un mètre de hauteur. Le site est réutilisé d’une année sur l’autre mais le nid est reconstruit à chaque fois.

🍽️ Son alimentation – Le Héron pourpré se nourrit essentiellement de poissons et insectes aquatiques, mais aussi parfois de crustacés et petits mammifères. Son activité est essentiellement crépusculaire. Il chasse à l’affût, dissimulé dans la végétation de bord de berge (roseaux, carex…)3.

💙 Pourquoi le Héron pourpré aime t-il Grand-Lieu ? Cet échassier trouve sa nourriture dans les eaux libres et niche habituellement dans les roselières en eau. Réunissant les deux milieux, le lac de Grand-Lieu est donc l’endroit idéal où poser ses valises !

✨ Le saviez-vous ? Ses doigts, plus longs que ceux des autres hérons, lui permettent de marcher sur la végétation aquatique !

La Guifette moustac, un laridé migrateur

Une Guifette moustac qui vole au dessus du lac de Grand-Lieu
Guifette moustac © M. Montoux

En provenance d’Afrique de l’Ouest, la Guifette moustac (Chlidonias hybrida) arrive sur le lac de Grand-Lieu au moment où les feuilles des nénuphars refont surface : en avril. Elle en repart au mois de juillet. La présence de plantes aquatiques bien développées (nénuphars, scirpe des lacs, potamots, châtaigne d’eau) est essentielle à l’installation des colonies de Guifette moustac. En effet, elles constituent un support sur lequel sont construits les nids. La Guifette moustac peut être confondue avec la Sterne pierregarin, mais cette dernière est bien plus grande, alors que la Guifette a une allure plus trapue.

🍽️ Son alimentation – La Guifette moustac se nourrit de petits poissons et d’insectes aquatiques.

💙 Pourquoi la Guifette moustac aime t-elle Grand-Lieu ? C’est l’un des oiseaux emblématiques de Grand-Lieu ! L’herbier de nénuphars du lac accueille en effet près de 30% de la population nationale de Guifette moustac. La Brière et le lac de Grand-lieu sont les principaux sites d’accueil du département de Loire-Atlantique, ce dernier pouvant, à lui seul, accueillir plus de la moitié des effectifs nationaux de l’espèce !

✨ Le saviez-vous ? Les Guifettes moustac profitent parfois des espèces exotiques envahissantes locales (EEE) ! En Brière, il leur arrive de nicher sur les grandes étendues de jussies, des plantes aquatiques qui se développent rapidement à la faveur du réchauffement climatique.

Sources

L’Inventaire national du patrimoine naturel (INPN)https://inpn.mnhn.fr/accueil/index

  1. Catchpole, C. K. 1980 Sexual selection and the evolution of complex songs among European warblers of the genus Acrocephalus. Behaviour 74, 149-166.
  2. Présentation des résultats des suivis de l’avifaune du lac de Grand-Lieu par la SNPN en 2022 et en 2023.
  3. Parc naturel régional du Marais Poitevin.

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