Alors que l’automne s’installe, l’eau remonte tranquillement vers le Pavillon, la lumière se fait plus douce et la végétation prend de jolies couleurs rousses. Une atmosphère chaleureuse particulièrement agréable pour se balader à Grand-Lieu ! Des oiseaux migrateurs aux chenilles, en passant par les papillons et les libellules : découvrez la faune et la flore du lac de Grand-Lieu en automne !
Côté oiseaux, les derniers passereaux paludicoles rejoignent la Méditerranée et l’Afrique entre septembre et octobre. Comme son nom l’indique, le mâle Gorgebleue à miroir est reconnaissable à la belle couleur bleue de sa gorge. Cette espèce fréquente les marais du littoral Atlantique, les roselières des estuaires, les rives des cours d’eau, les marais intérieurs et les étangs riches en végétation de bords d’eau et saules. Ainsi, vous apercevrez peut-être ce petit oiseau discret courir sur le sol et se faufiler dans la végétation à la poursuite de ses proies (insectes, araignées, petits crustacés et vers) !
Certains jeunes Bihoreaux gris rejoignent également l’Afrique de l’Ouest entre septembre et novembre. Le Bihoreau gris est le seul héron d’Europe dont l’activité est nocturne – sauf en été, les adultes sont actifs en journée durant la période d’élevage des jeunes. Durant la journée, il se repose alors à l’abri, dans la végétation. En vous rendant au Pavillon, vous l’apercevrez peut-être le long du canal de l’étier, perché sur une branche de saule surplombant l’eau !
L’automne marque également l’arrivée des premiers canards en provenance d’Europe du Nord et de l’Est. Pour découvrir tous les canards qui hivernent sur le lac de Grand-Lieu, rendez-vous en décembre avec l’article dédié au lac de Grand-Lieu en hiver !
Nombreux sont les grands échassiers à rester aux abords du lac durant l’hiver, en particulier les Spatules blanches. En automne, une quarantaine d’entre elles sont en effet régulièrement observées en train de se nourrir près du Pavillon, alors que les niveaux d’eau sont encore bas. Le réchauffement des températures hivernales et la profusion d’écrevisses de Louisiane – espèces exotiques envahissantes à Grand-Lieu – comme ressource alimentaire favorisent la sédentarisation des oiseaux.
En octobre, il n’est également pas rare d’observer quelques Avocettes élégantes et Bécassines des marais, lorsque les niveaux d’eau sont encore bas et laissent apparaitre la vase. En effet, elles viennent se nourrir sur le lac avant de rejoindre le littoral pour l’hiver.
Avez-vous remarqué tous ces fils de soie qui voltigent dans les airs ? Tels des morceaux de « barbe à papa », ils s’accrochent un peu partout dans la végétation. En effet, en octobre, les jeunes araignées « quittent leur nid » pour s’installer à quelques centaines de mètres, voire à plusieurs kilomètres de leurs frères et sœurs !
On appelle ce phénomène « ballooning » en anglais, ou aéronautisme (ascension verticale). Il est utilisé chez de petites araignées (2 à 3 mm) de la famille des Liphinidées, telles que les Erigones ou encore chez les jeunes Lycosidées, telles que Pardosa palustris. Ainsi, les jeunes araignées prennent de la hauteur, se mettent sur « la pointe des pieds », l’abdomen dressé vers le ciel, puis jettent un fil de soie dans un courant d’air chaud pour s’envoler !
Eh oui, certaines espèces sont visibles jusqu’en novembre, si les températures restent clémentes ! Chez les libellules, le Sympétrum sanguin et l’Agrion élégant jouent les prolongations. Ces deux espèces colonisent rapidement de nouvelles pièces d’eau, qu’elles apprécient stagnantes et ensoleillées. Alors si vous vous promenez dans le jardin d’eau de La Maison du Lac de Grand-Lieu, ouvrez l’œil, vous en apercevrez certainement !
Parmi les papillons de jour, le Cuivré commun, le Souci, le Paon du jour et l’Argus bleu résistent à la baisse des températures. Dans le sud de la France, le Paon du jour est visible en vol toute l’année. Tandis qu’à Grand-Lieu, il préfère hiberner à l’abri, dans des bâtiments tels que le Pavillon.
En vous promenant sur le sentier, vous apercevrez la chenille du Bombyx de la ronce, gros papillon de nuit visible au printemps. Grande, sombre et velue, cette chenille est très légèrement urticante pour les peaux les plus sensibles.
Elle mange les feuilles de ronces… mais pas uniquement ! On dit qu’elle est polyphage, c’est-à-dire qu’elle mange toutes les feuilles qui s’offrent à elle (Prunelier, Trèfles, etc.). Dès les premiers froids de l’hiver, elle s’abrite sous des feuilles pour hiverner et ne ressort qu’à l’arrivée des beaux jours.
Et si vous profitiez du « Jour de la Nuit » pour l’observer ?
D’autres chenilles étranges sont également visibles pendant cette saison. Notamment, celle du Sphinx du Liseron et ses airs de licorne ! Elle mange les feuilles de liseron mais aussi celles d’Oseilles sauvages (tout comme le Cuivré commun).
L’envergure du Sphinx du Liseron, pouvant aller jusqu’à 12 cm, en fait l’un des plus grands papillons de nuit européens ! Cette espèce migratrice s’observe surtout en fin d’été et au début de l’automne, butinant les fleurs durant la nuit. Tout comme les passereaux paludicoles, les Sphinx du Liseron s’envolent pour l’Afrique dès que les températures baissent.
Références
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